Madame bovary
Gustave Flaubert
MADAME BOVARY
(1857)
[pic]
Table des matières
PREMIÈRE PARTIE 5
I 5
II 15
III 24
IV 30
V 35
VI 39
VII 44
VIII 51
IX 62
DEUXIÈME PARTIE 75
I 75
II 85
III 93
IV 105
V 109
VI 120
VII 137
VIII 148
IX 175
X 189
XI 200
XII 214
XIII 232
XIV 244
XV 256
TROISIÈME PARTIE 267
I 267
II 286
III 299
IV 302
V 306
VI 327
VII 349
VIII 368
IX 391
X 402
XI 409
À propos de cette édition électronique 420 …ver más…
Elle était neuve ; la visière brillait.
– Levez-vous, dit le professeur.
Il se leva ; sa casquette tomba. Toute la classe se mit à rire.
Il se baissa pour la reprendre. Un voisin la fit tomber d’un coup de coude, il la ramassa encore une fois.
– Débarrassez-vous donc de votre casque, dit le professeur, qui était un homme d’esprit.
Il y eut un rire éclatant des écoliers qui décontenança le pauvre garçon, si bien qu’il ne savait s’il fallait garder sa casquette à la main, la laisser par terre ou la mettre sur sa tête. Il se rassit et la posa sur ses genoux.
– Levez-vous, reprit le professeur, et dites-moi votre nom.
Le nouveau articula, d’une voix bredouillante, un nom inintelligible.
– Répétez !
Le même bredouillement de syllabes se fit entendre, couvert par les huées de la classe.
– Plus haut ! cria le maître, plus haut !
Le nouveau, prenant alors une résolution extrême, ouvrit une bouche démesurée et lança à pleins poumons, comme pour appeler quelqu’un, ce mot : Charbovari.
Ce fut un vacarme qui s’élança d’un bond, monta en crescendo, avec des éclats de voix aigus (on hurlait, on aboyait, on trépignait, on répétait : Charbovari ! Charbovari !), puis qui roula en notes isolées, se calmant à grand-peine, et parfois qui reprenait tout à coup sur la ligne d’un banc où saillissait encore çà et là, comme un pétard mal éteint, quelque rire étouffé.
Cependant, sous la pluie des